Un ange passe...
UN ANGE PASSE…
Quelle journée horrible en perspective ! En effet dès que le jour c’était levé, il av ait vu le soleil briller. Un rayon était venu lui caressé la peau et l’avait sortie de ses pensées dans lesquelles il était resté toute la nuit, comme cela lui arrivait souvent.. Encore une matinée propice pour le boulot, et il savait que ça n’échapperait pas au patron. Son patron, cet être abject barbu qui ne cessé de lui donner du travail, pendant que lui il ne bougeait pas son cul pour la moindre chose, et encore moins pour mettre la main à la patte. En plus le travail ne cessé d’être de plus en plus important ces derniers temps. Avec la crise, la guerre, les tensions, la violence urbaine, le Boss ne savais plus comment canaliser toute cette agitation et n’avais qu’une idée remplir le plus de contrat possibles. C’est pourquoi Notre ami s’inquiétait de cette belle journée qui allé être chargée.
Ces
craintes ne furent pas longtemps sans fondements. En effet, dès 9 heures, son téléphone
sonna. Cette sonnerie angélique lui tapait sur le système, et il commençait à
regretter l’époque ou seul les pigeons voyageurs permettaient de communiquer rapidement
entre amis. Enfin bon, le progrès était arrivé, et il ne pouvait y échapper.
Même son instrument de travail avait évolué avec les années. Il avait commencé
avec un simple bout de bois, puis une vieille pétoire qui ne marchait pas à
tout les coups, et maintenant, « à la pointe du progrès » comme
disait le chef, il disposait de différent calibres, dont un superbe fusil de
sniper modèle KJ-76, celui des forces spéciales américaines. Il était capable
de visait une mouche entre les antennes à plus de 1500 mètres.
Cependant
toutes ces avancés technologiques en balistique, et en armement ne lui
procuraient plus aucun plaisir à faire son travail. Cela en devenait trop facile,
son job ne lui était plus du tout une priorité dans la vie. Son rêve le plus
cher était de pouvoir allé chasser dans la forêt, avec pour seule arme un arc,
tels Robin des bois, ou guillaume Tell et son arbalète. Bref, son téléphone
sonnait, et il décrocha avec désinvolture en un geste lent, mou et sans
ambitions. Comme chaque jour, le patron lui fournit la liste de ces cibles, et
raccrocha sans même s’intéresser à sa personne.
Il empoigna sa petite valise avec ses armes, aujourd’hui il privilégierait une approche précise quasi-clinique et pour cela rien de mieux que de sniper ces victimes. Mais avant de sortir, il prit son baladeur MP3 (il est vrai que la technologie n’a pas que du mauvais de nos jours..) et le mis en route…aux premiers accords il reconnus les DOORS…
“Love me two times, baby…”
Il ouvrit
la porte, et se dirigea vers son premier lieu de travail, la Rue
“Love me twice today… ”
Une fois son arme montée, il visa
en direction du zinc qu’il pouvait observer d’où il se trouvait. Deux secondes
suffirent, et il l’aperçut. Une seconde de plus, et il appuya sur la détente
après avoir visé entre les deux yeux. BANG ! En un coup la femme
s’effondra. Cependant un homme d’une cinquantaine d’années ce trouvait près
d’elle, et il n’hésita pas à le viser lui aussi, et à tirer en pleine tête.
BANG ! Lui aussi tomba raide.
“Love me two times, girl… ”
Et de Un contrat rempli. Il lui
en restait bien une dizaine pour la matinée. Le suivant n’était pas non plus
très éloigné, puisqu’il n’avait qu’à parcourir
“I’m goin’ away… ”
A première vue, la victime semblait assez éloignée, mais après cinq minutes d’hésitations, il décida de tenter directement de la rue, derrière une voiture isolée. De cette place, il avait une vue assez dégagée de son objectif. C’est alors que l’informaticien sorti sur son balcon. Quelle occasion rêvée de l’avoir en pleine mire. Ainsi, en seulement deux seconde, il l’avait dans sa lunette, et enfonça rapidement la gâchette !
“Love me two times, girl
One for
tomorrow
One just
for today”
D’un coup en plein coeur la cible tomba sur son balcon. Cependant, l’homme était en discussion avec une jeune fille, réellement très jolie et surtout très attirante, qui ce trouvait dans la rue en contrebas. Ainsi, c’est avec regret qu’il dirigea son fusil vers la jeune femme et tira aussitôt. Cette dernière s’effondra aussitôt. Il avait donc déjà deux cibles atteintes sur sa liste. Il réajusta le casque de son baladeur pour ne pas perdre une miette de ce morceau qu’il avait programmé en boucle sur son appareil.
“Love me two times
I’m
goin’ awayyyyy”
Son objectif suivant, était dans le parc de Bordeaux, ce qui lui obligeait à prendre le tramway instauré par Monsieur Juppé, puis un bus pour arriver en face de l’entrer du Parc Bordelais. Par cette journée ensoleillée, toute la communauté urbaine bordelaise semblait s’être donné rendez vous sous le peu d'ombre que procurait chêne et séquoias. Il observa les gens qui se prélassaient sur le banc aux alentours, avec un certain sentiment de jalousie.
“Love me one time
I could
not speak”
C’est après une courte recherche
que sa future victime apparut devant lui à prés de 50 mètres. Il se dirigea
donc aussitôt vers un fourré de plantes vivaces situées derrière lui, et s’y
dissimula pour pouvoir s’installer avec son arme. Un court temps d’adaptation
et il avait la tête de sa troisième cible dans son viseur. Une autre pression
sur la détente, et en quelque millième de seconde, sa cible, un jeune homme
légèrement efféminé, était déjà tombée sous son coup de feu.
“Love me one time
Yeah, my
knees got weak”
Et encore, cette fois, une personne avait remarqué la cible. Ainsi, un jeune homme d’un style faschion victim était à quelque mètre de la victime. C’est pourquoi il fut ciblé lui aussi et touché par un projectile en très peu de temps.
Sa troisième cible était enfin touchée. Plus que cent quatre
vingt six objectifs pour la journée. La crise qui touchait la planète lui avait
procuré plus de travail qu’il n’en avait jamais eut. C’est pourquoi il décida
de faire une pause. Toujours avec son casque sur les oreilles, il se dirigea
vers un banc du parc pour réfléchir à son avenir. Serait il toujours un esclave
de son patron, ainsi que de son boulot ? Ne pourrait il pas lui aussi un
jour prétendre à une retraite paisible sans personne pour le commander ?
Le plaisir de ne rien faire de n’être commandé que par son instinct ne serait
il qu’une utopie ?
“Love me two times, girl
Last me all through the week
Love me
two times
I’m
goin’away
Love me
two times
I’m
goin’away”
En ce moment même, la tenancière du bar ce relevait et embrassait le cinquantenaire qui était tombé avec elle, un sourire était discernable sur leur visage. Plus loin, l’informaticien ce remettait de sa stupéfaction, et invitait la jeune fille avec qui il discutait à prendre un verre si ce n’est plus avec lui. Enfin, l’homme du parc ce releva, et fit un sourire à celui qui c’était trouvé près de lui avant le tir, et l’embrassa sans un seul mot. L’amour s’insinuait dans ces personnes, qui l’avait tant rejeté.
A la pensé de tant de bonheur suite à son action, Cupidon ce releva de son banc, et en reprenant son fusil, il reprit légèrement confiance en lui. Son action n’ayant eut pour lui plus aucun intérêt, il se dit après réflexion que, même si la méthode avait changé, il retrouvait la sensation de satisfaction de faire naître l’amour dans le cœur de tout un chacun.
Sur ce, il coupa son baladeur MP3, et reprit sa liste pour poursuivre sa tache.
“Love me one time
I could
not speak
Love me
one time, my knees got weak”
Délire sous substances psychotropes sur une bande originale de THE DOORS.